6 – 12 novembre 2016
Julie et Fabien sont de retour avec Karel pour cette semaine 5. C’est déjà l’avant dernière ! Alors que l’on commence à être vraiment « dedans », que les rencontres des premières semaines portent leurs fruits et débouchent sur de nouvelles recherches, sur des reportages riches et passionnants, il faut déjà conclure, amorcer le travail de synthèse, et surtout arrêter la collecte… Symptôme des temps actuels et de la vitesse à laquelle on nous incite à vivre les évènements, il faut maintenant accélérer, brûler les dernières étapes, ne plus prendre le temps… avant de conclure, avant de s’en aller, avant de passer à autre chose et quitter l’approche sensible, lente et immersive que nous avons connue depuis octobre sur ce territoire désormais familier.
Sur cette période longue et courte à la fois, beaucoup d’images, de sons, de rencontres ont été collectées. Au fur et à mesure de notre immersion, les paroles se sont invitées : après les tableaux graphiques et la perception sensible initiale, les humains et les mots ont fait leur entrée dans ce périple. On commence à comprendre d’avantage le pays mélusin et ses habitants, sa richesse et ses paradoxes.
Le blog réduit sa voilure : la captation qui implique les temps de rencontres et d’écoutes nécessitent dans cette dernière phase un temps de digestion, d’assemblage. Il faut extraire la substantifique mœlle de la récolte, et ce processus d’analyse réfléchie et technique requiert du temps.
Le retour dans le pays pour cette cinquième semaine se fait sous le signe de l’avancée de l’automne, humide et nocturne. Le changement d’heure récent apporte une lecture différente des rythmes et des paysages. La population se fait plus rare sur les extérieurs, mais cela tombe bien : nous devons également nous confiner pour cette phase de travail. La semaine débute par des retrouvailles dans un bureau glacial, une fuite d’eau et l’absence du réseau internet. Karel nous raconte sa riche semaine 4 en solitaire. Migration à Rurart le temps d’un repas, puis d’une après-midi de montage et de publication sur le site, au moyen d’une connexion internet opérationnelle.
Julie et Fabien se concentrent sur les ateliers, initiés lors des semaines précédentes. Au programme, une rencontre au foyer des anciens de Rouillé et un atelier avec les enfants de CM de l’école primaire de Saint-Sauvant.
La structure pour personnes âgées de Rouillé, La Rose d’or, est installée dans une ancienne ferme rénovée au centre du bourg. La cour est en travaux : une terrasse accessible est en cours d’aménagement et un jardin est en préparation.
Murielle, la directrice nous accueille et nous présente les différents projets de la maison. Cet endroit est paisible, agencé avec du mobilier chiné, très loin des standards froids de ce type d’établissement : on s’y sent chez soi, et c’est une volonté affichée par la directrice au bénéfice de ses occupants. L’espace est ramassé autour de sa cour, mais également très ouvert sur l’extérieur, du fait de sa situation centrale au sein du bourg et par les projets initiés par la structure. La remise en marche du four à pain ancestral, situé dans la salle d’activité, offre aux résidents la possibilité de revivre des moments associés à leur jeunesse, mais surtout aux habitants du village, petits et grands, de profiter de ce foyer pour cuire pizza et tartes. Cela permet de recréer de manière pertinente les conditions du vivre ensemble, autour du partage de ce bien commun chaleureux et convivial. Nous aurions souhaiter participer à cet événement de manière opportune, mais le prochain foyer est prévu pour une date ultérieure à notre fin de résidence… encore un feu qui aurait pourrait prendre place dans notre carte du territoire. Nous passons une bonne partie de l’après-midi autour de la carte IGN du territoire, à évoquer des souvenirs d’enfance, des parcours de vie. Le mot « culture » revient souvent dans la bouche des pensionnaires : nombreux sont ceux qui ont été en effet agriculteurs ou enfants d’exploitants agricoles. Le travail de la terre, même s’il se perd inexorablement au fil de cette époque contemporaine, reste un élément culturel. L’emploi de ce mot fort, dont le sens aujourd’hui est d’avantage lié aux distractions artistiques et à nos préoccupations d’artistes et de citoyens, nous touche : que peut devenir un territoire ou un peuple s’il n’honore pas sa culture ? Qui existe vraiment sans culture ?
Nous concluons cet après-midi par une série de portraits photographiques sur fond noir. Peu enclins au début de notre rencontre à se soumettre à cet exercice, les pensionnaires se prêtent finalement tous au jeu de la pose devant l’objectif, non sans malice. Mission accomplie… mais surtout, chouette moment aux contacts des anciens.
En fin de journée, nous partons en quête des lieux évoqués avec eux lors de cet après-midi, et on retrouve les oies, le lavoir de Crieul et autres vestiges de leurs souvenirs. Le temps est au beau, les tracteurs sont à l’œuvre, à la charrue ou au semoir. La nuit tombe vite et il nous manquera pour ce jour l’exploration du « gouffre du creux fendu », dont la description par Mr Thonneau et Mme Sapin nous avaient rendu curieux.
De son côté, Karel poursuit et finalise les récoltes de paroles et les portraits. Après avoir filmé en long, en large et en travers la Vonne, les marres et les trous d’eau du territoire, c’est à la station d’épuration de Lusignan que nous choisissons de terminer la boucle sur l’eau. De l’excursion en canoë sur la Vonne, au début de la résidence, à la station de traitement des eaux usées, il n’y avait qu’un pas, que nous franchissons avec Vincent, responsable du site. Une balade dans les méandres de l’eau, cette denrée, « bien commun » tombé du ciel, qui coûte maintenant si cher à ses usagers. Qui connait aujourd’hui le circuit de cette ressource, du ciel à nos robinets, nos douches et nos toilettes ? Un univers invisible qu’on a souhaité visiter et faire partager.
Vous pouvez écouter l’entretien au long cours avec lui. C’est par ici.
Suite à la plongée dans ce que les industriels appellent le process de l’eau, Vincent nous ouvre la grille de la Grotte aux fées, une source protégée par un cadenas située sur la commune de Jazeneuil, pour une découverte rare qui vaut vraiment le détour.
Vous pouvez apprécier la visite de cette source, c’est par ici.
Après la poésie des paillettes sur les parois, la magie des fées araignées et les batmans de la Grotte, retour à la réalité de l’époque : on croise les doigts pour l’élection américaine, dans sa dernière ligne droite…
En continuant nos recherches sur la terre et l’eau, nous pointons le site archéologique de Sanxay. Souvent repéré sur les panneaux de signalisation, dans la presse locale et sur internet, comme un élément important de l’histoire du territoire, nous avons tourné autour pendant les repérages sans pouvoir s’y arrêter.
Le temps presse, nous décidons d’y aller le mardi. Prise de contact téléphonique et rendez-vous l’après-midi : l’accueil de l’équipe est chaleureux, et ils montrent un réel intérêt pour notre démarche. Malheureusement, pour des questions de temporalités différentes entre notre projet et les demandes d’autorisation tutelaires, inhérentes au fonctionnement institutionnel du site qui dépend des monuments historiques, nous ne pourrons pas faire d’images ni de sons de ce bien commun historique…
Pour rendre public l’échange avec les archéologues-chercheurs présents sur le site, il aurait en effet fallu les prévenir de notre présence sur le territoire bien avant le début de la résidence. Le maillage entre les institutions locales n’est donc pas encore suffisamment opérationnel, même si les individus qui les animent se croisent et se respectent. C’est dommage, et c’est ainsi, nous ne pouvons pas à notre niveau changer les choses. Mais notre présence et ce manquement aura peut-être permis aux acteurs du territoire de se questionner sur les rapprochements nécessaires à opérer pour une meilleure visibilité et une cohésion profitable à tous.
Nous sommes donc sur ce point doublement « Melusinvible » sur ce territoire… À l’image de cette ville gallo-romaine enfouie sous la prairie, il faudra trouver une manière en creux de le faire apparaître dans notre cartographie.
L’option choisie, plutôt que de rentrer bredouille, est de s’acquitter du prix d’entrée comme tout bon visiteur, et de faire une visite bien accompagnée.
Passée la petite maison qui sert d’accueil, de boutique et de lieu d’exposition, nous descendons dans le vallon vers le premier monument immergé du site, le théâtre antique. Notre guide nous parle de l’association de chant qui organise là tous les étés le concert des jeunes, puis du festival d’art lyrique, d’envergure nationale. Les ruines du théâtre sont juste derrière le terrain de la tuilerie, qui a fait l’objet d’une précédente visite de notre part. En creux de vallon passe la sinueuse Vonne, qui d’après les photos du site en période de crue, ne ressemble pas toujours au docile cours d’eau que nous avons emprunté en kayak. La présence de la rivière est une des hypothèses sur les raisons de l’implantation de la cité gallo-romaine à cet endroit. Il s’agit en effet bel et bien des vestiges d’un ville de plusieurs milliers d’habitants, et non d’un seul site culturel comme l’avait théorisé le premier découvreur et « archéologue » de l’endroit à la fin du 19e siècle, le Père jésuite Camille de La Croix. Il entreprit à l’époque les fouilles sur ses propres deniers et s’attela principalement aux trois monuments publics encore visibles aujourd’hui : le théâtre, le temple et les thermes. Ces constructions semblent démesurées, étalées au milieu des prés, traversées par les couches bocagères qui les ont recouvertes au fil du temps. Depuis le haut des gradins du théâtre, les pensées vagabondent et l’on projette son imagination à cette époque de la paix romaine, où les notables de la région achetaient des fonctions grâce à leurs investissements dans les édifices publics. Nous vient à l’esprit la comparaison avec notre période contemporaine, qui voit émerger des édifices démesurés ou arrogants, des salles des fêtes hors d’échelles, des zones artisanales viabilisées, bitumées et éclairées pour du vent, des stades de foot toujours plus grands… D’hier ou d’aujourd’hui, peut-on se fier à la taille des monuments pour envisager ou comprendre les dimensions des villes, ou doit-on plutôt songer à l’ambition de ceux qui en ont financé ou projeté la construction ?
Comme nous le rappelle à cet égard notre guide, il faut s’abstenir de plaquer notre propre vision du monde sur cette époque reculée – dont nous ne savons finalement pas grand chose – au risque d’en faire des légendes qui s’ancrent dans les têtes comme des vérités. Le long travail du Père De la Croix a conduit à cela : initiateur de la découverte par ses fouilles conséquentes, il aussi contribué à falsifier l’histoire du lieu et de son époque. Aujourd’hui, la démarche des jeunes archéologues est différente, elle s’applique à partir de faits prouvés, dans le cadre d’une approche scientifique rigoureuse. La recherche est également appuyée par la photo aérienne, qui permet de lire sur le sol son histoire. Ainsi les prés ne sont plus retournés par des équipes de terrassiers, et on va s’intéresser aux végétaux qui recouvrent les sols, dont le réseau racinaire est différent s’ils se développent dans la pierre ou dans la terre. Le projet sur le site de Sanxay est d’ailleurs de pratiquer des plantations de luzerne, qui révéleront par leur changement de teinte l’emplacement des murs enfouis. Et c’est en prenant de la hauteur que ces variations deviendront des cartes visibles et lisibles. Pour compléter ces recherches, l’équipe met en place des coordonnées GPS afin de vérifier précisément le tracé effectué au 19e.
Au delà du changement de perception du monde grâce à l’observation satellitaire, et de l’intérêt manifeste de ce progrès, on se demande d’ailleurs comment est-il encore possible de nier l’influence de l’homme sur le climat, quand une flotte importante d’observateurs en orbite au dessus de nos têtes est capable d’enregistrer toutes les variations de la planète, de déceler l’histoire passée dans les rides de la terre. Pourtant, parmi les candidats aux plus hautes fonctions, certains servent encore des arguments délirants sur ce sujet…
Un manque de capacité d’analyse des données, ou des œillères et un intérêt plus grand à nier les choses ?
Nous poursuivons la visite par les thermes, aujourd’hui protégés par une toiture en tuiles posées sur une structure bois traditionnelle. Cet édifice de protection est déjà très imposant, et pourtant il n’atteint pas la hauteur qu’avait le bâtiment d’origine, loin de là… Il s’agissait d’un centre thermal de grande envergure avec plusieurs bassins chauffés, et d’une piscine pour la nage. Une telle importance donnée au soin du corps et à l’exercice en raconte beaucoup sur la vie à cette époque. Au dire des archéologues, cet édifice plusieurs fois remanié avait sans doute une autre vocation que son usage « t(h)erminal », sans pour autant statuer sur l’usage primitif du lieu. Seuls restent aujourd’hui visibles les bas de mur, le fond des bassins et ce qui se trouvait dessous, le circuit des fluides. Cette face cachée du bâtiment, avec la circulation des fumées et de la chaleur, les petits couloirs bas de plafond qu’arpentait le petit personnel esclave pour assurer le chauffage des pièces d’eau, donne une idée de ce que pouvait être l’enfer de sa maintenance… Toutefois, avant de projeter notre imaginaire sur les conditions de travail, il faudrait pouvoir expérimenter cette technique de chauffage au bois qui s’apparente à des poêles de masse géants.
Nous achevons la visite par le temple au plan très original, dont la partie la plus sacrée au centre (cella) présente en plan octogonal, prolongé de quatre cotés par un portique périphérique qui donne à l’ensemble la forme d’une croix grecque. Le temple et son enceinte formaient alors un bâtiment imposant, de plus de 20 m de hauteur. La cella est placée sur une source qui coule encore aujourd’hui dans les fondations et qui est guidée dans un réseau souterrain. Nous ne pourrons finalement pas la voir, mais le hasard faisant bien les choses, nous apprendrons le soir que Karel était au même moment les deux pieds dans l’eau, en train de découvrir la grotte au fée, autre source magique du territoire, dont la grille à été ouverte par une rencontre opportune. Les procédures administratives ne peuvent apparemment pas tout verrouiller…
Du côté du site gallo-romain, une discussion s’engage sur notre projet de cartographie du territoire et on dérive sur la façon qu’avaient les gens du 2e siècle de transmettre leurs itinéraires. Fabien évoque son expérience en brousse, au Sénégal, et les cartes très approximatives transmises entre migrants. La géographie n’y est pas respectée, les distances non plus, seules les noms rencontrés (villages, villes et personnes) accompagnent le tracé du parcours, pour des résultats graphiques forts, témoins sensibles des itinérances de chacun.
On pourrait s’attarder encore bien longtemps dans ce paysage, à imaginer la vie dans cette cité enfouie sous la prairie, à envisager le potentiel de découverte que contient ce lieu porté par une équipe passionnée, et à dresser des ponts entre les différentes époques, les manières de vivre, les similitudes et les différences.
Retour à Lusignan, au « bureau », où nous espérons croiser les voisins de l’Atelier du soleil et du vent. Il nous semble important, depuis notre arrivée sur le territoire, de capter leur parole pour la glisser dans le projet : leurs recherches sont proches de nos éléments thématiques. Mais aucun membre de l’association n’est présent sur place, c’est donc partie remise. Le froid semble rendre difficile en ce moment l’occupation de leurs locaux, de type hangar.
Le lendemain, réveil matinal lugubre… Fabien et Karel mettent les médias en route pour réaliser la victoire de Trump aux Etats-Unis. Privés volontairement de télévision dans nos environnements quotidiens, nous sommes doublement choqués par son élection, tant sa présence à notre petit déjeuner devient intrusive et brutale. La vilaine tête de ce bonhomme, et surtout les perspectives inconnues et assez terrifiantes de son mandat à venir ne nous mettent pas en appétit… Nous écoutons attentivement son discours de winner. Réjouissez-vous brave gens, le messie est de retour. Nous cherchons à comprendre les raisons de l’engouement derrière ses propos populistes, son positionnement protectionniste de repli sur soi revient pour nous à se planquer la tête dans le sable. Qu’un personnage aussi grossier et grotesque, assis sur son tas d’or, devienne un modèle de réussite et représente les valeurs américaines nous donne la nausée. Hillary Clinton n’est évidemment pas irréprochable à nos yeux, et il y a bien un énorme malaise dans nos démocraties. Comment désormais (et depuis quelques décennies) se sentir juste quand il s’agit d’aller prêcher l’engagement concret et sincère vers la démocratie auprès de pays peu scrupuleux, quand on voit la dérive de nos propres sociétés et le spectacle affligeant de cette dernière campagne présidentielle américaine. Celle à venir, de l’autre côté de l’atlantique, ne nous parait d’ailleurs pas plus reluisante, et tout aussi terrifiante…
Ce réveil violent plombe vraiment l’ambiance. On a une grosse envie de rester couché en position fœtale après cette nouvelle mondiale accablante. Karel pleure en fumant des clopes. Il repense à son entretien récent autour du camp d’internement de Rouillé, à la Résistance, au massacre de la forêt de Saint-Sauvant et à son engagement pris le 1er novembre au cimetière de Lusignan (voir le billet de la semaine 3)… Pas moyen de rester coucher. Surtout pas aujourd’hui en tout cas !
C’est donc dans ce contexte que Karel rencontre Madame Rochais-Cheminée, la maire de Rouillé. Elle s’exprime au nom de l’association Adel qui œuvre notamment sur la question du camp d’internement qui a existé ici durant la seconde guerre mondiale. Un camp qui a initialement accueilli des prisonniers politiques (communistes ou anarchistes notamment), des droits communs, des propagandistes, des étrangers. Un site recyclé de nombreuses fois pour de nombreux publics, qui rappelle étrangement de tristes et nombreuses situations contemporaines. Ce témoignage et ce rapport à l’histoire nous semblait essentiels dans notre cartographie sensible.
Vous pouvez écouter l’entretien au long cours avec Madame Rochais-Cheminée. C’est par ici.
Cette semaine est aussi celle de l’immersion dans la matière récoltée la semaine passée. Alexis, le réalisateur, Pascal le responsable du silo-colosse et Karlito le recycle-artiste. Une matière dense et riche que nous vous invitons à aller chercher et écouter dans cette cartographie labyrinthique. Des entretiens sensibles et bigarrés sur l’art, la création, le territoire… hors diagnostic…
Comme évoqué de nombreuses fois dans ces lignes, le réseau web de la Communauté de Communes ne fonctionne plus. Il aura été opérationnel trois jours seulement sur cette résidence de six semaines. Karel décide de migrer à Rurart, le seul espace du territoire connecté à la fibre. L’occasion de s’immerger dans ce lieu unique qui bataille depuis 25 ans pour défendre l’art dans une zone loin, bien loin des grandes métropoles de la culture. C’est l’occasion aussi de se retrouver avec Isabelle Caplain et sa comparse Marion Caron, jeunes graphistes invitées depuis avril 2016 pour l’édition d’un livre consacrant les faits d’armes de Rurart depuis plus de deux décennies.
C’est enfin l’occasion de passer du temps avec l’équipe de Rurart, avec laquelle nous avons de nombreux atomes crochus sur bien des questions.
Karlito passe voir Karel avec la guitare qu’il fabrique, Alexis s’invite aussi pour nous donner des images du territoire. Merci à eux !
Pour Julie et Fabien, le jeudi est le jour des ateliers au sein de l’école primaire de St-Sauvant, dans la classe de CM1-CM2 d’Elisabeth. La matinée est quasiment entièrement remplie par une présentation de Pixel et une discussion avec les enfants sur nos pratiques artistiques. Les enfants s’intéressent et posent pas mal de questions, à partir de nos premiers aiguillages et les relances d’Elisabeth, qui tenait spécifiquement à ce qu’ils en apprennent d’avantage sur ces questions. Nous nous prettons donc volontiers au jeu, et les conseils sur la préparation d’un logo se mêlent à des considérations sur les difficultés et la richesse de nos métiers d’artistes, ainsi qu’à l’explication de notre démarche sur ce projet : immersion, collecte, synthèse et restitution publique sous forme d’un site internet, d’une édition et d’une installation participative lors d’un moment convivial de type vernissage.
Le repas de midi est pris au restaurant le Poirion, équipement du SEI, association d’insertion à St-Sauvant, qui dispose également d’un gite et d’une activité de travaux et rénovation, l’ensemble étant porté par des membres actifs et tenu par des personnes en parcours de réinsertion. C’est pour nous l’occasion de rencontrer quelques uns des membres de ce projet, notamment Amélie la directrice, ainsi que Vanessa, chargée de mission d’insertion et responsable de la cuisine, et Christophe, serveur au restaurant. La visite du gîte nous permet de cibler en priorité ce lieu pour la sixième semaine de présence en Pays Mélusin, tant pour les capacités d’accueil, la qualité de la rénovation et des équipements, la souplesse et l’ouverture d’esprit des personnes rencontrées, la pertinence de leur projet dans une petite commune comme St-Sauvant… et une connexion internet très prometteuse, élément cruellement indispensable pour la finalisation de notre réalisation.
L’après-midi d’ateliers est très dense : les enfants sont invités à pratiquer l’impression typographique à partir de formes découpées et d’encres offset, avant de les animer devant la caméra au moyen d’un ordinateur équipée d’un petit logiciel maison, conçu avec l’outil libre et performant qu’est Processing.
Ils peuvent également réaliser des tomatropes, sur des cartons peints ou dessinés des deux côtés, et les animer simplement, en faisant rouler la ficelle qui les tient entre leurs doigts.
Vers 17h, Julie et Fabien prennent la route du retour, tandis que Karel entame 2 jours et 2 nuits de trip solitaire au sein de Rurart, pour les derniers derushages, montages et uploads de la semaine. Un long travail informatique pour insomniaque.
Fin de la semaine 5.
A suivre…